Ma Galerie

Enfances

Le petit Chaperon rouge et autres contes

Scènes de vie

Siciles

Apparitions disparitions

Daphné

Emmanuelle TENAILLEAU

Ma démarche artistique

Je suis peintre car ma connaissance du monde provient essentiellement de la perception visuelle. J’aime voir. Je suis née émerveillée et le demeure, envers et malgré tout.

Je me raconte sans doute des histoires. Surtout lorsque la manipulation des couleurs fait surgir des espaces et quand le graphisme fait surgir un mouvement. Le peintre est le magicien qui rend possible le visible. Cette manifestation du réel qui n’est pas « utile ». Ce visible qui vient du cœur.

Je me nourris de tout ce que la vie me procure. Des joies, des douleurs, des éclairs de lucidité, des envies de sens/ sensualité. Mon entourage est un vivier que complètent les visions du monde par de multiples canaux.

La peinture est par nature une abstraction. L’espace vierge d’une surface est un jeu de pistes ou plutôt une équation à résoudre, à chaque fois différente : comment contrebalancer cette touche de rouge, comment traduire la profondeur sur une surface à deux dimensions, comment faire vibrer, voilà les questions que se pose souvent un peintre. Peindre c’est mettre en œuvre une alternance d’accidents volontaires et de construction structurante.

Je me raconte aussi des histoires car j’aime profondément la peinture occidentale ancienne, celle qui s’enracine dans les récits mythiques, religieux, historiques. Narcisse, Ulysse, Circé, Saint Jean…. Oui, tous m’inspirent avec une trame narrative que développe mon imagination (au sens littéral, ce qui crée une image).

Je travaille par séries thématiques. Il y a eu une série sur l’enfance, ce moment où le réel et l’imaginaire se mêlent et où se forgent les liens puissants avec le monde et la nature. C’est le temps de la découverte de sa puissance et de sa fragilité, et de la relation à la nature.

Puis, le contexte ambiant a approfondi ma sensibilité à la vulnérabilité des êtres vivants (humains ou non humains). S’est imposée à moi la figure du petit chaperon rouge apparu comme vecteur de toutes ces pensées et porteuse d’une ambivalence, entre la peur et la résistance.

De façon continue, je travaille une série de portraits axés sur la résilience considérée comme étape finale de la métamorphose qu’accomplit l’individu après l’accident dans le parcours de sa vie.

Le mythe de Daphné a synthétisé tous ces thèmes : forte et fragile, libre si elle se transforme, la jeune nymphe devient végétale et toujours vivante, éternelle par la métamorphose. Entre nature et humanité, entre chiens et loups, je cherche une évocation où les contraires s’associent, où la ligne de partage entre ce qui est bon et ce qui est néfaste se brouille. Cette ambiguité est l’objectif que ma sensibilité se fixe pour poser une dernière touche de couleur sur une peinture. C’est vous qui décidez de ce que vous voyez dans ma création.

Je me suis formée par le contact avec les artistes vivants que j’ai rencontrés, depuis mon enfance avec Jean Commère, mon grand-père qui fut un peintre reconnu dans les années 1960-80, puis, pendant ma vie professionnelle en galerie d’art et en journalisme d’art visuel. J’ai approfondi mon regard par la fréquentation avide des musées. J’ai suivi un cursus universitaire (Histoire de l’art et arts plastiques- Paris Sorbonne) avant de devenir expert en peinture moderne et contemporaine (CNES) en 2006. J’ai bénéficié régulièrement des conseils de peintres amis et pédagogues. Je suis adhérente de la Maison des artistes, et représentée sur Arsper par la galerie de Crécy (77).